DIBUTADE, STUMBLE & SLYBOOT’S PROMISE

2009 | Stumble, exposition solo, Galerie Joyce Yahouda, Montréal, Québec, Canada

Stumble 2009, exposition solo, vue d’ensemble à la Galerie Joyce Yahouda,
Dibutade 2, 2008 tissus récupérés, sucre, acier, tuyau PVC 2.82 m x 2.39 m x 86 cm
Dibutade 2, 2008 tissus récupérés, sucre, acier, tuyau PVC 2.82 m x 2.39 m x 86 cm

Dibutade 3, 2009, tissus récupérés, sucre, acier, tuyau PVC 1.67 x 2.41 x 1.47 m
Dibutade 1, 2008, tissus récupérés, sucre, câble d’acier, 2.94 m x 2.34 m x 86.4 cm

Photos © Guy L’Heureux.

Le travail de Stephen Schofield se caractérise par un engagement intense avec la matérialité. Chaque œuvre, allant de ses sculptures monumentales gonflables, à ses performances, dessins et vidéos, est profondément étudiée et se distingue par un regard appuyé sur une série de dualités : force et faiblesse; rigidité et flexibilité; la cinétique et la statique, négociant ainsi une tension constante entre présence et poids. Ces sculptures ont été conçues en patchwork, parfois d’une échelle trois fois supérieure à celle du corps humain, elles sont composées d’une myriade de morceaux de textiles. Trempées dans une solution de sucre, d’eau et de colle qui fixe le matériau, elles sont ensuite remplies d’air. La forme qui en résulte est une membrane rigide et immobile, volumineuse quoique résistante et figée, contrairement à l’aspect mou et embryonnaire des structures gonflables traditionnelles.

Jessica Gildea, texte pour l’exposition Slyboot’s Promise, du 8 septembre au 13 octobre 2012, Cue Art Foundation, New York, N.Y.

Le Patron, 2008 (modèle du côté droit de Dibutade 1) graphite et encre sur papier motif, dimensions variables

Slyboots : La promesse

Ces pièces sont toutes de peau et d’os et, au début du moins, de beaucoup d’air chaud. Les matériaux sont souples et liquides : du tissu trempé dans de l’eau sucrée. Fines, légères et de consistance délicate, ces sculptures forment un groupe de petits malins. Bien que certains d’entre eux soient plutôt bien baraqués, ils ne sont finalement qu’enveloppe et illusion. Malgré leur apparence, ils ne sont pas rembourrés, mais rigides, compacts et toniques, contrairement aux structures gonflables molles et embryonnaires qu’on peut voir dans la rue. Il doit donc y avoir quelque chose pour faire tenir ces pièces, les faire flotter et bondir du mur, du plancher et du plafond comme elles le font. La force et la promesse de ces pièces dépendent des interactions entre le poids du tissu, la coupe des modèles, le choix du point de couture, la concentration de la solution à base de sucre et d’eau, et la circulation de l’air. Lorsque le tout est bien équilibré, le sucre renforce les coutures de sorte qu’elles puissent agir comme une ossature, et il cimente les fibres pour que le tissu puisse tenir les positions imposées aux personnages qui, une fois installés, sont remarquablement résistants.

Depuis que j’ai amorcé ce travail à titre d’artiste en résidence à l’International Studio and Curatorial Program à New York, en 2008, j’ai pris conscience que la création de ces personnages futés est une démarche complexe et contradictoire. Complexe parce que la plupart des personnages sont composés d’une mosaïque de plus de 170 pièces de tissu distinctes, et contradictoire parce que je considère chaque pièce de tissu à la fois comme le vêtement et le corps, et l’assemblage des pièces comme une sculpture et une effigie; lorsque je prends du recul, je vois le groupe d’œuvres à la fois comme des nus classiques et des superhéros. Peut-être sont-ils à ce point complexes et contradictoires parce que j’ai d’abord créé les modèles en dessinant les différents groupes de muscles directement sur le corps de mon compagnon, Michel Daigneault, avant de les transférer sur un papier à patron, pour adapter et exploiter le potentiel et la promesse de chaque variable – le tissu, la coupe, la couture, le mélange et l’air – de manière à permettre au tissu de rendre compte de la vérité.

Stephen Schofield

Stephen Schofield

Expositions

  • 2008|Toi/You : exposition duo avec Michel Daigneault, La Manif d’art 4, Québec, Québec.
  • 2009| Stumble, exposition solo, Galerie Joyce Yahouda, Montréal. 
  • 2010|Stumble, Person Place Thing, exposition de group, Textile Museum of Canada, Toronto
  • 2010|Stumble, exposition solo, Visual Arts Gallery, New Jersey City University, Jersey City
  • 2011 | Embodying: Joe Biel, James Gobel, Stephen Schofield, Allison Smith, Richard T. Walker, exposition de groupe, Atlanta Contemporary Art Center, Atlanta, Georgia (commissariat Stuart Horodner)
  • 2012|Slyboot’s Promise, exposition solo, commissariat Richard Tuttlecatalogue avec textes de Richard Tuttle, jake moore et Stephen Schofield, Cue Foundation, New York, New York
  • 2013|Slyboot’s Promise, exposition solo, Galerie d’art d’Outremont, Outremont.
  • 2013|The Gravity of Sculpture, exposition de groupe, Dorsky Projets, Brooklyn, New York, commissariat Saul Ostrow.
  • 2019|Mordre dans les choses, exposition duo avec Michel Daigneault, Ligne Bleu, Carsac-Aillac, France.
  • 2020|Slyboots, dans Contextile 2020, Convento de Santo António dos Capuchos,Guimarães, Portugal