OÙ BOIVENT LES LOUPS

2016 | La rue Jeanne-Mance/Quartier des Spectacles, Montréal, Canada

La main lie et narre d’une plateforme à l’autre, une allégorie du monde du spectacle où regroupe des acteurs et artistes de différents âges. La gestuelle de la main apparaît dans une variété de registres de représentation, par le modelage direct, la schématisation ou l’usinage numérique.


Le figurant et la metteure en scène : Un comédien nu coulé en bronze monte sur une chaise placée sur le bord de la plateforme tandis que son interlocutrice, une metteure en scène, est assise sur la chaise sur la plateforme avoisinante. L’espace est animé par la force psychologique de leurs gestes précis. Le geste de la metteure en scène est impératif et incarne sa concentration sur son art, en contrepartie celle du figurant est tentative et reflète sa situation précaire. La représentation du comédien nu sans ironie ni apparat le distingue des canons de beauté de l’art classique. En contraste, la femme est habillée d’une sévérité théâtrale. 


La Cadence: Cette œuvre où la forme de la main se répète à différentes échelles a été développée à partir d’un jeu simple de découpage modélisé par la suite pour une fabrication en industrie. Bien que la pièce finale soit beaucoup plus grande que l’originale et fabriquée dans une plaque d’aluminium, elle conserve la légèreté d’un carton coupé à l’aide de ciseaux. Elle évoque la fluidité des mouvements de la main dans l’espace.


La procession: Une grande effigie est portée par un groupe d’enfants sur la deuxième plateforme. Évoquant les processions de fêtes populaires d’antan, l’effigie est tour à tour un héros célébré porté par une foule en liesse, ou bien un tyran déchu exhibé tel un trophée. L’effigie est développée à partir d’un modèle construit comme un vêtement composé des centaines de morceaux en carton transposé pour l’œuvre en acier Corten. Les enfants, pour leur part, sont modelés en cire puis coulés en bronze.


Le théâtre intime: Une structure d’acier inoxydable posée sur la plateforme prend l’aspect d’un socle qui soutient les formes géantes de deux paires de mains. Le spectateur qui pénètre dans la structure s’aperçoit que les formes des mains sont de véritables coquilles qui révèlent à l’intérieur tous les détails de mains d’enfants traduits à plus grande échelle, ou vu autrement, les œuvres sont des moules de mains. Les mains sont parsemées de plusieurs percées qui laissent pénétrer la lumière naturelle en de multiples faisceaux dans cet espace mystérieux. 


Tenir en équilibre, L’œuvre représente une jeune femme se tenant en équilibre sur une main sur le bout d’un poteau en aluminium. À la fois ludique et athlétique, son envol suggère la danse contemporaine. Par les lignes directrices de ses jambes et son bras libre, elle indique l’ensemble des autres œuvres. Le spectateur se rendra compte bien qu’elle est vêtue différemment elle est la metteure en scène, mais tournée sur un axe de 90°. Textes : Stephen Schofield

Photos © Guy l’Heureux