SALT IN THE BED

2005 | Centre Plein Sud, Longueuil, Québec, Canada

Vue d’ensemble, exposition Salt in the bed, 2005
Salt in the Bed, 2000-2005, acier, soie, sel, boutons, pinces à linge, deux éléments de 80 x 120 x 60 cm
[fr] Simply Swell, 2005, acier, soie, sucre et pinces de vêtements , 1,50 x 3,20 x 0,50 m
Salt in the Bed, détail, 2000-2005, acier, soie, sel, boutons, pinces à linge, deux éléments de 80 x 120 x 60 cm
Simply Swell, détail, 2005, acier, soie, sucre, et pinces de vêtements , 1,50 x 3,20 x 0,50 m

Photos © Guy l’Heureux

Dans l’exposition Salt in the Bed, Stephen Schofield a choisi de réunir des sculptures et des dessins qui poursuivent plusieurs des thèmes qui ont marqué sa production des dernières années. Encore une fois, le corps joue un rôle central dans le travail de l’artiste. Avec une grande simplicité de moyens, il tente d’en cerner toute la complexité. Comment dire les plaisirs du corps, ses souffrances et son émouvante précarité ? Chez Stephen Schofield, ce questionnement passe notamment par une exploration de l’univers domestique, lieu privilégié de l’enfance et du jeu. Trois sculptures occupent l’espace d’exposition. Une première, inspirée initialement d’un dessin de drap battant au vent sur une corde à linge, est constituée d’une structure de métal horizontale qui essaie tant bien que mal de contenir une forme organique faite de soie. Emplie d’air et munie de multiples appendices, la forme se tord, se plie et déborde de son carcan. Une tension est ainsi créée entre le rigide et le mou, l’architectural et l’organique, le métal et le tissu faisant naître une multitude de lectures. Le drap devient chair, le corps cherche à se libérer. À moins qu’il ne s’agisse d’un serpent, d’un dragon ou de quelque autre monstre surgi du monde de l’enfance. Plus loin, deux petits matelas, gonflés également d’air, sont posés sur un support métallique. La surface de l’un est recouverte de boutons alors que celle de l’autre est marquée de multiples orifices. Dans son dépouillement, cette œuvre évoque des images d’intimité, de solitude et de vulnérabilité. Une troisième sculpture, plus abstraite celle-là, est réalisée à partir d’un modèle de chemise d’organza noire remplie de sable. La lourdeur de ce matériau tire la forme vers le bas et nous fait songer à un corps-sablier qui souligne l’implacable fuite du temps.

Texte du communiqué de l’exposition, Salt in the Bed, Plein Sud, Longueuil, du 5 novembre au 18 décembre 2005.